Elle est présente depuis plus d’une décennie et recense des milliers de pages web et de données concernant les pirates ! Cette compilation, associée à un portail et administrée par les forces de l’ordre londoniennes, va bénéficier d’une rénovation totale grâce à un substantiel financement afin de combattre plus efficacement les pirates qui persistent.

Ce dispositif, prenant place à l’échelle mondiale, tente depuis 2014 de contrer le piratage avec une efficacité dont l’évaluation est complexe. Il va bénéficier d’une refonte, financée par des fonds publics, grâce à un appel d’offres récemment remporté par une entreprise implantée à Bristol.
La liste “interdite” : quel est son objectif ?
Depuis 2014, la police londonienne est responsable de l’Infringing Website List, également appelée “liste des sites web en infraction” en français. À son initiative, l’Operation Creative rassemble les officiers de la PIPCU — Police Intellectual Property Crime Unit — ainsi que des professionnels du secteur du divertissement, des détenteurs de droits et des annonceurs.
Cette liste a pour mission de cataloguer les sites pirates pour exercer, de manière progressive, des pressions à leur encontre, qu’elles soient judiciaires ou économiques. L’intention est de décourager les administrateurs et propriétaires de ces sites par des actions ciblant les hébergeurs, ainsi qu’en diffusant la liste auprès des annonceurs ou en contactant directement les gestionnaires des sites concernés.
Tout récemment, Braflix, l’un des sites de streaming illégaux les plus populaires du moment, a définitivement fermé, principalement en raison de la pression exercée par les agents de la PIPCU.
Ce géant du streaming pirate vient de tomber et cette fois-ci, c’est pour de bon !
06 novembre 2024 à 18h12
Avec plus de 8 130 portails répertoriés depuis son lancement en 2014, le site abrite encore aujourd’hui 1 800 domaines, auxquels s’ajoutent continuellement de nouveaux services illégaux, notamment des domaines IPTV qui retransmettent des événements sportifs, ainsi que des sites de streaming qui offrent des films et séries gratuitement, se finançant par la publicité. La liste a d’ailleurs été établie avec l’objectif principal de priver ces plateformes de leurs ressources, en partageant leurs adresses et autres informations avec les annonceurs pour qu’ils ne y placent pas leurs annonces. L’an dernier, un rapport a révélé que les sites piratés ont dû renoncer à plus de 7 millions d’euros de revenus publicitaires, ce qui représente une perte approximative de 4 000 euros par plateforme en moyenne.
Les sites pirates persistent malgré tout
En dépit des pressions incessantes et des divers outils juridiques que s’approprient de nombreux pays, comme nous l’avons vu avec le Piracy Shield en Italie, et plus récemment avec de nouvelles tentatives au Brésil, de nombreux sites illégaux continuent de faire de la résistance, malgré les blocages répétés. Torrent Freak cite, par exemple, le cas de Soccer365, présent sur la liste depuis février 2014. Ce portail a réussi à attirer près de 46 millions d’utilisateurs sur une période très brève, entre juillet et septembre 2024, de la même manière que d’autres plateformes de torrents bien connues.
Ainsi, les instances britanniques ont opté pour une réforme de ce système, avec la création d’un nouveau portail. Cela se fera, comme depuis son lancement en 2014, par un financement exclusivement provenant des fonds publics du Royaume-Uni malgré le fait que les principaux bénéficiaires de ce portail soient des détenteurs de droits étrangers, alors que la liste inclut presque uniquement des domaines basés à l’étranger, le plus souvent en dehors de l’Union européenne.
Opinion d’expert sur le piratage et les mesures de lutte
Dans l’ensemble, il est crucial de considérer l’impact croissant que le piratage a sur l’industrie du divertissement. Les efforts déployés par les gouvernements et agences pour éradiquer ces pratiques frauduleuses montrent un engagement vers une économie numérique plus juste. Cependant, malgré ces initiatives, les plateformes illégales continuent de prospérer, ce qui soulève la question de l’efficacité de ces mesures. Il est peut-être temps de réfléchir à des approches plus innovantes et à une collaboration étroite entre les entreprises, les autorités et les annonceurs pour s’attaquer à ce phénomène à sa source.
Un autre point important est que l’éducation des consommateurs dans ce domaine est souvent négligée. Beaucoup d’internautes ne réalisent pas les risques légaux et informatiques associés à la consommation de contenu piraté. Sensibiliser le public aux conséquences de leurs actions est vital pour réduire l’utilisateur potentiel des sites proposés. Cela passe par des campagnes d’information ciblées et la promotion de solutions alternatives légales, qui pourraient offrir des expériences aussi riches que celles des plateformes illicites.
Enfin, les droits de propriété intellectuelle méritent une protection et une valorisation accrues. Les créateurs et producteurs de contenu ne devraient pas être laissés à la merci de compendium d’offres illégales. Il est essentiel que les gouvernements et les législateurs adoptent des lois pertinentes et adaptées, afin de soutenir ceux qui investissent dans le divertissement, tout en rendant les lois contre le piratage plus efficaces et respectées.
Le “délit de piratage” : la grande solution contre l’IPTV enfin découverte ?
05 novembre 2024 à 15h45
L’appel d’offres a abouti à la délivrance d’un contrat d’une valeur de 221 000 £, soit un peu moins de 270 000 euros, à une société de Bristol, Calvium Limited. Pour le moment, peu d’informations sont disponibles concernant la refonte proprement dite, mais l’ambition est clairement de renforcer la lutte contre le piratage à l’échelle mondiale.
La justification de cette refonte se trouve vraisemblablement du côté de la protection des réseaux. Torrent Freak indique, effectivement, que parmi les principaux sites illicites présents sur cette liste, bon nombre ne reposent pas sur des revenus publicitaires, mais emploient des techniques de phishing pour récupérer les informations personnelles de leurs utilisateurs.
Source : Torrent Freak
Importance de la lutte contre le piratage
Dans un monde où la numérisation des services et des contenus s’intensifie, la lutte contre le piratage devient une priorité incontournable. Les acteurs du secteur mettent en place des mesures pour protéger leurs intérêts financiers, mais ils doivent également veiller à respecter les droits des consommateurs. De plus, les plateformes qui se livrent à ce type d’activité illicite mettent en péril la sécurité des données personnelles des utilisateurs, ce qui rend d’autant plus crucial le renforcement des mécanismes de protection.
Une approche ciblée et réfléchie
Il est essentiel que les actions entreprises pour contrer le piratage soient à la fois intelligentes et adaptées. La simple répression ne peut suffire ; il est impératif d’éduquer les utilisateurs sur les risques associés à l’utilisation de services illicites et de leur fournir des alternatives légales attrayantes. Par ailleurs, le renforcement des dispositifs législatifs doit s’accompagner d’une collaboration accrue entre les fournisseurs de services Internet, les plateformes numériques, et les agences de protection des droits d’auteur pour assurer un cadre juridique solide et efficace.